jeudi 4 août 2016

L'épopée ferroviaire fantastique en Europe de l'Est : la suite (mais pas encore la fin !) !



Et c'est là que ça devient marrant ... toutes les péripéties qui nous sont arrivées avant ces deux derniers trajets, c'était rien ! On n'avait d'ailleurs aucune raison de se plaindre, quand on y repense.


JOUR 10 : Belgrade - Sofia




Parce qu'aller de la Serbie à la Bulgarie , en théorie, ça s'annonce plutôt folklorique. En pratique, c'est pire que tout ce qu'on peut imaginer (mais toujours sans les mecs armés ultra badass aux frontières *déception* )

(Ah très important : pour ce trajet, on avait réservé des sièges dans le train, par peur de se retrouver dans un train fort peuplé et de ne pas avoir de places ensemble. Et on a résrvé nos places en arrivant à Belgrade, c'est-à-dire à 6h30 du matin, heure où les guichetiers , dans leurs guichets encore équipés comme dans les années 70,  ne sont pas au meilleur de leur forme : on demanda pour réserver des places pour faire Belgrade-Sofia le lendemain, la dame nous dit un truc qu'on n'a pas trop compris puis se barre, genre elle avait déjà fini sa journée. On attendit 5 minutes puis une de ses collègues pris le relais. On réitéra notre demande et elle nous répondit un truc qu'on avait toujours pas compris, et après qu'elle eût répété 3 fois, on comprit qu'apparemment c'était pas nécessaire. Mais on le fit quand même, juste pour le principe).

Bref, donc ce jour là, on devait aller de Belgrade à Sofia, mais en train de jour. Parce que le trajet il prend environ 8 heures, mais y a que des trains de jour et un seul par jour.
Mais comme les hébergements dans ces pays de clodos qu'on chérit tant ne sont pas fort chers, on pouvait se permettre de perdre une journée et arriver le soir sur place.

C'est donc tôt le matin qu'on embarqua dans un vieux train (des années 70 au moins !) qui devait nous amener en Bulgarie.
Dans le train, deux-trois vieux, qui n'allaient pas très loin, un petit groupe de kékés locaux, de la bonne racaille yougoslave donc, et un autre groupe de jeunes voyageant en sac à dos.
Les petits vieux lisaient leurs journaux, la racaille yougoslave écoutait de la "musique" à fond sans écouteurs , et le groupe de backpakers était au taquet .. sérieusement, on est dans un train, pas dans un zoo '_' On espérait juste que ça n'allait pas durer ainsi jusque Sofia.

Malgré l'heure matinale, il faisait déjà fort chaud dans le train, les gens ouvraient donc les fenêtres, ou du moins les quelques fenêtres qui pouvaient être ouvertes (un train serbe deux fois plus vieux que moi, faut pas s'imaginer non plus qu'on sait y ouvrir toutes les fenêtres pour avoir de l'air hein ...).
Un des weshs du fond du train décida lui aussi d'ouvrir une fenêtre ... mauvaise idée, la fenêtre lui tomba dans les mains. Ca promettait pour la suite du trajet d'autant plus qu'on ne roulait même pas depuis une heure (ça par contre, j'ai pas de photos, j'étais trop sidérée par la scène que pour avoir la présence d'esprit de faire une photo - , puis un contrôleur a refermé la fenêtre pour que plus personne ne l'ouvre ensuite , même pas drôle).

On remarqua également les gens faire des aller-retour vers le cul du train ... et on se rendit compte, qu'ils allaient fumer dans le fond du train, comme si c'était la chose la plus normale du monde ... wait, si, c'est la chose la plus normale du monde en Serbie en fait.
Je rejoignis à un moment mes compagnons de voyage dans le fond du train et remarquai que la porte qui donne sur les rails n'était fermée qu'avec une chaine (et là , ça fait peur parce que la porte est ouverte quand même, y a juste une vieille chaine toute rouillée pour tenir le truc :D )

Je regagnai ma place, même plus étonnée par ce que je venais de voir, et observai les allées et venues des autres passagers.  Et on ne peut pas ne pas mentionner ce moment, où un français, qui allait tranquillement fumer derrière, se prit sur l'occiput une plaque du plafond, qui se détacha au moment où il traversait l'espèce de petit couloir entre les wagons. Très rassurant aussi tout ça.

Le reste du trajet se déroula sans autre incident majeur. Le contrôleur s'assit parmi les passagers (en fait il ne restait plus que nous, l'autre groupe de backpackers, et un serbe tout seul), s'alluma une clope et engagea la conversation avec le serbe tout seul, puis avec un de mes compagnons d'infor... de voyage !
D'après le contrôleur, nos billets supplémentaires avec la réservations n'étaient pas valables et il voulait nous mettre une amende de 20 euros, nous expliquant tout ça dans un anglais plus qu'approximatif. Et comme on comprenait rien à nos vies, ils nous fit écouter un vieux message vocal pré enregistré sur son téléphone, en anglais, disant qu'il était désolé mais qu'il devait faire son boulot (et on n'avait toujours pas compris why the hell nos billets n'étaient pas valables). Sur ce, on refusa de payer, et le mec acquiesca : nouveau message vocal pré-enregistré : les contrôleurs sont corrompus, c'est normal, c'est la Serbie. Okeeeey. Normal donc.

On n'était cependant pas au bout de nos surprises.
On arriva un peu plus tard à proximité de la frontière avec la Bulgarie. Dernière ville avant la frontière, la dounae monte dans le train, et cette fois ne se contenta pas de jeter un oeil aux cartes d'identités, mais nous prit les documents et se barra avec. Wait what ?
La légende ne dit pas s'ils les ont emportées pour faire des photocopies ou si un secrétaire quelque part dans un petit local miteux a du retaper toutes les informations à la machine à écrire, mais toujours est-il que ça prit un certain temps avant qu'on nous les restitue !
Passage de la frontière, même manège de l'autre côté, à l'arrêt dans la première ville bulgare après la frontière.
C'est ainsi qu'on perdit un temps monstrueux et qu'on arriva à Sofia, au bout de nos vies, et avec presque deux heures de retard !
(Et en fait ce n'était qu'un léger avant-goût de ce qui allait nous arriver dans le train Sofia-Bucarest).

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