lundi 25 juillet 2016

L'épopée ferroviaire fantastique en Europe de l'Est , deuxième partie

Parce que tout raconter en un seul article n'était pas possible , il nous est arrivé trop de trucs en 15 jours !

JOUR 4 : Bratislava-Vienne & Vienne-Budapest

Ce matin-là, on quitta Bratislava pour retourner, le temps d'une journée, dans la civilisation. Et comme on retournait dans la civilisation, il ne nous est rien arrivé de bien extraordinaire !

On voulait éviter de passer la nuit à Vienne, parce que Vienne c'est cher, donc on a voulu prendre un train le soir-même pour aller jusque Budapest, parce que Budapest, c'est pas cher.
Du coup, on alla réserver des places dans le train de 18h et quelque, parce que, personne ne va à Budapest depuis Vienne en pleine semaine, mais on ne sait jamais. Et en effet, le train qui nous intéressait était complet, donc on dut écourter d'une heure notre court séjour à Vienne, pour prendre un train plus tôt, qui lui aussi était complet ... Sérieusement, wtf, c'est quoi tous ces gens qui font Vienne-Budapest un mercredi soir ?!

JOUR 5 : Budapest - Zagreb

(en fait c'est le 7e jour de vacances, mais comme on est resté plus d'une journée à Budapest, c'est que le 5e jour de voyage ferroviaire - bref).
On quitta donc Budapest ce jour-là, sans avoir pris de réservation, parce que sérieusement, qui sur cette terre va à Zagreb depuis Budapest un dimanche ? ... ben beaucoup de monde apparemment, puisque le train était encore une fois bien rempli.
Après avoir bien galéré pour trouver quelques places par-ci, par-là , on se retrouva dans un compartiment avec 4 néo-zélandais (en voilà qui venaient de loin !). Le voyage était plutôt monotone, jusqu'au contrôle des douanes (qui n'était que le premier d'une loongue série , vive les pays pas dans l'UE) , une fois avant la frontière par la douane hongroise, une fois après la frontière par la douane croate, avec interdiction de bouger d'où on est, le temps que toute la procédure soit finie.
Et je peux vous dire aussi que le point-frontière hongrois sur cette ligne, il fait peur : une vieille gare à moitié en ruine, des quais tout défoncés qui font la moitié de la largeur du train (encore et toujours !), et de vieux panneaux tout rouillés à moitié décrochés indiquant le nom du lieu ... rassurant !

Cependant, on arriva à Zagreb à l'heure !
notez qu'on trouve ce genre de panneaux d'indication dans la gare centrale de Zagreb :
Là on sait pas trop si on doit être rassuré parce qu'il est interdit de se balader avec des armes, ou justement si on doit avoir peur parce que des mecs se baladent avec des armes dans la gare, sinon l'interdiction n'aurait pas lieu d'être !



JOUR 6 : Zagreb - Rijeka

On quitta Zagreb ce jour-là pour se rendre à Rijeka, étape nocturne avant Ljubljana.
Enfin, on essaya de quitter Zagreb, parce que le tram qui devait nous amener à la gare, s'arrêta sans raison, tellement longtemps, qu'on décida de descendre et de courir jusqu'à la gare, sinon on ne l'aurait jamais. C'est évidemment, une fois descendus du-dit tram, et une fois qu'on avait commencé à courir, que le tram sus-mentionné se remit en marche (et on ne sait toujours pas pourquoi il s'était arrêté).
C'est donc complètement au bout de nos vies qu'on monta dans le train en partance pour la côte croate.
Et plus on avançait, et plus il faisait moche, gris et brumeux. Pour le coup, on se serait cru en Norvège plutôt qu'en Croatie. pas que j'aime pas, mais les montagnes couvertes de brume sous un ciel plombé, ça vend pas spécialement du rêve, sachant qu'on était en Croatie en plein mois de juin !

Et sur le chemin, plein de petites gares - et encore, quand je dis "petites gares", c'est pas la gare de Jemelle hein. C'est vraiment des vieux bâtiments prêts à s'effondrer, avec trois maisons aux alentours, des vieux quais tout défoncés qui font la moitié de la largeur du train , toussa toussa. Et surtout, le chef de gare planté devant la gare (enfin le truc qui sert de gare) , qui regarde passer le train.  Pourquoi je n'en sais rien, mais toujours est-il que la vie de ces gens ne doit pas être très passionnante !

JOUR 7 : Rijeka - Ljubljana

Ce matin-là, on quittait la côte croate pour se rendre à Ljubljana.
Le train, qui miraculeusement était à l'heure, était tellement peu peuplé, qu'on pouvait bénéficier de compartiements de 6 pour deux ... ce luxe ! Si seulement on avait pu avoir ça pour le trajet de nuit en Pologne ... ><"
Et puis là, comme on allait en direction d'un pays plutôt civilisé, il ne nous est rien arrivé d'extraordinaire non plus. Le seul truc extraordinaire dans ce trajet, c'étaient les paysages, qui vendaient bien du rêve ! En plus, on voit les Alpes au loin quand on arrive à Ljubljana !

JOUR 8 : Ljubljana - Belgrade

Le trajet vers Belgrade, qui devait se faire de nuit, faut bien dire qu'on l'attendait avec impatience.
On s'imaginait (et je suppose que vous êtes beaucoup à avoir cette image de la Serbie), un truc ultra cliché du genre:  des barbelés à la frontière et des mec ultra badass en tenue de combat et armés, qui allaient défoncer les portes du train à coups de pied pour venir contrôler nos passeports au beau milieu de la nuit.

On prit le train en soirée à Ljubljana. Pour notre plus grand bonheur, il était quasi désert, et une fois de plus, on avait des compartiments de 6 quasi privés. On s'attendait au pire depuis le fameux trajet de nuit en Pologne, mais apparemment, un trajet Ljubljana-Belgrade de nuit a moins de succès que Gdansk-Cracovie.

On étendit tous les sièges du compartiment, on étala bien  notre bazar et je pris même la peine de mettre sécher des chaussettes sur le porte-bagage [mode baraki activé] afin de décourager un éventuel intrus qui eût voulu s'intaller à nos côtés , et on se mata Serbian Film ... pour le principe, parce que la Serbie, toussa toussa. Bon en fait ce film est ignoble et le voir une fois dans ma vie m'avait suffit , mais c'est pas tous les jours non plus qu'on va en vacances dans le pays de Milos, donc voilà !

Le trajet se déroula sans incident notable, rien qui eût pu nous tirer de notre sommeil ... à part les contrôles de passeports, encore une fois. Une fois côté slovaque, puis une fois côté serbe.
On voulait absolument voir à quoi ça ressemblait une frontière en Serbie , mais il faisaittrop noir, et puis il devait être pas loin de 4 heures du matin, donc on s'est vite rendormis ... pour se faire réveiller un peu plus tard par un douanier serbe absolument normal, qui nous a même demandé bien gentiment s'il fallait fermer la lumière en sortant du compartiment ... c'était pas vraiment l'image qu'on se faisait de notre arrivée en Serbie, mais, pas grave, on espérait en voir d'autres à Belgrade.

Et on ne fut pas déçus en arrivant dans la capitale, à 6 heures du matin, dans le brouillard , dans une gare qui tombait en ruine ... Bienvenue en Yougoslavie dans les années 70 !!


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