mardi 16 août 2016

L'épopée ferroviaire fantastique en Europe de l'Est : le trajet de toutes les angoisses pour bien terminer le voyage

Bon, tout est dit dans le titre ... on a été gâtés (et c'est peu de le dire) pour notre dernier trajet entre Sofia et Bucarest !

JOUR 11 : Sofia - Bucarest

(Ca fait presque deux mois qu'on est rentrés de ce périple merveilleux, et je me mets seulement à la rédaction de la dernière partie de ce compte-rendu ... j'ai la flemme, toussa toussa).

Ce jour-là, on devait prendre notre dernier train, tôt le matin une fois de plus, parce que des liaisons Sofia-Bucarest, il n'y en a qu'une par jour. Et comme le trajet dure 9 heures environ ils n'ont rien trouvé de mieux que de faire un trajet de jour, pour bien gâcher toute une journée.
Vous allez me dire qu'en fait c'est cool, ça permet de voir du paysage, toussa toussa ... NON !

On arriva à la gare un petit peu en avance, parce qu'il fallait trouver la voie. Alors qu'on était en quête de la-dite voie, un détail me revint à l'esprit : on était partis pour 9 heures de route et on n'avait rien à manger (à part quelques spéculoos). Après l'achat de notre frugal repas (d'espèces de croissants géants fourrés au chocolat, des chips et du coca, what else ?), on se rendit sur notre voie, où se trouvait à quai un vieux machin tout rouillé , composé de 3 wagons mais sans locomotive.
Genre .. c'était ça le train pour Bucarest ? Genre, ce truc, encore plus pourri que nos vieux omnibus belges allait nous amener à Bucarest ?! On allait devoir passer 9 heures là-dedans ?! ... Hé ben oui ...

On avait des places réservées dans le wagon 473 ... sur 3 wagons, ça ne devait pas être bien compliqué à trouver. On inspecta chaque recoin, chaque porte, mais aucun numéro n'était inscrit.
On héla ce qui semblait être un contrôleur, qui pour toute réponse nous indiqua le train d'un vague geste de la main en disant "Bucarest". On retenta notre chance près d'un autre contrôleur, puis un policier, mais personne n'était en mesure de nous dire où était ce foutu wagon 473. Donc on monta dans le dernier et on prit les places aux numéros correspondants (et on devait être les seuls je pense :D)

Il n'était même pas 8 heures du matin et la chaleur était déjà accablante et faisait refouler les effluves des barakis locaux présents dans le wagon. On espérait que tout ce peuple n'allait pas faire route vers Bucarest (heureusement non) ou qu'au moins, des wagons allaient être ajoutés au train (malheureusement non).
Il était l'heure et le train ne partait pas ... le panneau d'affichage annonçait 20 minutes de retard.
Les gens sortaient du train, regardaient dans tous les sens, pour voir si la locomotive arrivait (parce qu'il n'y avait que 3 wagons sans locomotive rappellez-vous ..). Deux asiatiques , voyageuses en sac à dos, dans le mêm wagon, avaient l'air totalement au bout de leur vie.
Le retard passa ensuite de 20 à 40 minutes ... je remarquai un type qui mangeait un sandwich jambon-fromage, mais sans tranche de pain au dessus. La locomitove n'avait pas l'air pressée. Sur d'autres voies, d'autres trains prenaient du retard. Il n'était que 8h30 du matin et il devait faire pas loin de 30 degrés déjà.
La locomotive arriva enfin, et une fois arrimée au train, celui-ci partit 67 minutes plus tard que l'heure initiale.

Le train était bondé et on espérait qu'il n'allait pas en être ainsi jusque Bucarest. Il fit quelques arrêts dans des petites gares à moitié en ruines non prévues sur l'itinéraire, et aussi au milieu de nulle part.
Un contrôleur passa et ouvrit des fenêtres , une sur deux seulement, juste celles qu'on savait ouvrir. Ceci dit, au vu de la chaleur extérieure, c'était pas d'une grande utilité.

Le trajet se passa sans trop d'encombres jusqu'à la dernière ville avant la frontière avec la Roumanie.
La grande majorité des passagers avait quitté le train (on en aurait bien fait de même !), et, quand il s'arrêta avant la frontière, il ne restait plus que des touristes comme nous.
On descendit et ... wait what ... pourquoi diable ils virent la locomotive du train et deux wagons ?

Et ça, c'était le train pour Bucarest ... !
Un a un peu rien compris à nos vies, et encore moins quand un allemand qui parlait français m'expliqua qu'on devait attendre un train qui venait de Bucarest et qui apparemment continuait sa route vers Istambul, devait s'arrêter ici pour donner sa locomotive à notre train. J'arrêtai de me poser des questions. Aussi ne fus-je même pas étonnée quand on me dit que la-dite locomotive roulait au diesel.

1h30 se passa, tout le monde était complètement au bout de sa vie. Dehors, il faisait aussi chaud à l'ombre qu'au soleil, et dans le train, il faisait aussi chaud que dehors. On ne rêvait que d'arriver à Bucarest et prendre une douche.. Les températures avoisinant les 40 degrés, j'approuve, mais uniquement quand je suis sur la plage avec a mer à côté. Pas dans un train bulgare arrêté dans le trou du cul du pays avec juste une bouteille de coca chaud pou se rafraîchir !.

Un bulgare bizarre nous accosta. Il avait besoin de 6 leva (+/- 3 euros) pour acheter son billet de train et proposait de nous donner sa pochette adidas en échange ... what about no ? De toute façon, on n'avait plus de leva.
Un peu plus tard, les douaniers arrivèrent. Mais ils ne vinrent pas s'occuper de nos passeports, non. Ils attendirent que le train en provenance de Bucarest (et qui allait à Istambul) arrive, qu'il détache sa locomotive, que la locomotive vienne s'accrocher à notre train (après que tous les touristes aient fait des photos de ce véhicule insolite), pour finalement s'occuper des passeport ... des passagers de l'autre train.
Puis finalement ce fut notre tour. Même manège qu'en Serbie ; ils prennent les passeports, se barrent avec puis viennent les restituer ... heureusement qu'on était pas beaucoup dans le train !

Le train se remit enfin en marche , après avoir perdu plus de 2 heures, traversa la frontière, et s'arrêta côté roumain.
Tout le monde descendit du train parce que là, se trouvait le Saint-Graal : une fontaine à eau potable , et fraîche. Tel Scrat qui a repréré son gland, tout le monde s'y précipita.
Quelques chiens errants de la gare traversèrent les voies pour venir se frotter à nous.
Puis les douaniers vinrent prendre les passeports, la locomotive se décrocha du train ... wait what ? ils sont ENCORE en train de virer la locomotive qu'on a attendue pendant deux heures 3 kilomètres plus tôt ? What the fuck ?!
En effet, la locomotive à diesel bulgare rouge, fut remplacée par une locomotive à diesel roumaine bleue. On n'était pas rendus !
Les deux asiatiques étaient complètement au bout de leurs vies. Les pauvres, qui n'avaient jamais fait un trajet en train aussi long, étaient en train de devenir folles !

Le train se remit enfin en route et on put profiter du paysage roumain, plus diversifié que le paysage bulgare : des gens qui se baignaient dans les eaux boueuses du Danube, juste sous un pont du chemin de fer, des bergers qui gardaient des bestioles dans des champs de blé, les chemin de fer roumains, à la pointe de la technologie , etc

D'autres passagers montèrent côté roumain. Un monsieur visiblement incommodé par la chaleur du train (et encore, il n'était pas là-dedans depuis 9 heures lui, au moins), décida d'ouvrir une fenêtre avec un tournevis.
Alors qu'il aurait tout simplement pu se posey entre deux wagons, vu que le train roulait avec des portes ouvertes ... mais ça, c'est sans doute pour faciliter la descente des gens qui sont sortis du train dans la banlieue de Bucarest, alors que celui-ci roulait encore. Il nous fallait bien voir un truc pareil pour finir en beauté ces 4000 kilomètres de train en 15 jours !

Et au fait, le trajet en Sofia et Bucarest, c'est environ 400 kilomètres, sachant que le train est censé mettre 9 heures ... oui hein, ça roule pas vite là-bas !







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