Enfin bref, un "petit" article paru dans la Guillotine de décembre, mais comme tout le monde ne lit pas le journal de l'EII, il fallait bien que je partage ça quelque part :3
Confessions intimes des usagers de la SNCB
( /!\ âmes sensibles s’abstenir, cette histoire est tirée de faits réels)
Mr Yokoshimo Ibashi est un journaliste japonais venu en visite en Belgique.
Après un court séjour dans la ville aux mille travaux, Mr Ibashi décide de quitter Mons, pour aller visiter Liège et son marché de Noël.
C'est donc par un froid vendredi de décembre que Mr Ibashi attend patiemment le train de 17h26 qui doit l'emmener à Liège, mais qui accuse déjà un retard de 24 minutes, chose banale s'il en est.
Mr Ibashi, frustré, et se demandant ce qu'il va faire pendant ces longues minutes, est en train d'examiner minutieusement ces morceaux de béton et de plastique, éparpillés un peu partout, qui composent ce qui sera, un jour peut-être, du moins, on l'espère, une gare. Soudain arrivent deux étudiants, qui ont l'air de faire fi de ce retard. Il eut une idée : il allait interroger ces deux jeunes gens à l’air bien sympathique, en vue d’écrire un article sur les retards de train en Belgique !
- Mr Ibashi [faisant une courbette] : Les honorables autochtones accepteraient-ils de consacrer un peu de leur temps pour une interview ? J’aimerais écrire un article sur les trains en Belgique...
- Estelle : Ah ça oui alors ! Et Dieu sait s’il y a des choses à dire, sur les trains en Belgique ! Tenez par exemple, la dernière fois que j’ai voulu …
- Antoine [l'interrompant] : Mais laisse donc le temps à Monsieur de poser ses questions !
- Mr Ibashi : Je vois que le train que je dois prendre accuse un retard de 24 minutes. Est-ce normal ?
- Antoine : Tout à fait normal. Je dirais même que 24 minutes de retard, ce n’est pas grand-chose.
- Mr Ibashi [choqué] : Comment ?! Vous voulez dire que certains trains peuvent avoir des retards de plus de 25 minutes ?
- Estelle : Mais tout à fait mon bon monsieur ! Il m’est déjà arrivé de devoir prendre des trains ayant 40 minutes de retard. Voire plus !
- Antoine [réprimant un grognement de frustration] : Et tout ça à cause, je cite « de défaillances techniques des automotrices » ou de « présence de personnes sur les voies » (ou de restes de personnes, en cas de suicide) ou encore « de problèmes de signalisation », « de vols de câbles » et j’en passe et des meilleures !
- Mr Ibashi [essuyant les gouttes de sueur qui commençaient à perler sur son front] : Mais c’est affreux !
- Estelle : Je ne vous le fais pas dire ! Et le pire, c’est que tous ces retards, ça nous fait rater nos correspondances. Combien de fois n’ai-je pas dû attendre près d’une heure à Namur, parce que j’avais raté le train d’une ou deux minutes …
- Mr Ibashi [tremblant d’émotion] : Mais c’est abominable !
- Estelle : En fait ,non, je dirais que le pire, c’est quand l’on reste bloqué pendant trois heures dans un train en plein milieu de nulle part, à cause des sus-dits problèmes de défaillances techniques ou de signalisation.
- Antoine [baissant les yeux] : Pour ma part, j’ai jadis aussi vécu une très mauvaise expérience avec la SNCB… Ce n’est pas facile d’en parler… J’en tremble encore…
- Mr Ibashi [compatissant] : Si c’est trop dur pour vous, vous n’êtes pas obligé d’en parler…
- Antoine : Non, je pense pouvoir y arriver… Voici l’histoire tragique qui a changé ma vie à jamais : un vendredi soir, je me tenais sur un quai de la gare de Charleroi, attendant impatiemment ma correspondance pour Couvin. Je ne voulais qu’une chose : rentrer chez moi pour me reposer d’une autre semaine exténuante à l’EII. Malheureusement, le sort n’a pas été en ma faveur...
- Mr Ibashi [prenant des notes d’une main tremblante] : Que s’est-il passé ?
- Antoine : Suite à un soudain problème de signalisation, mon train a affiché un retard de 47 minutes !
- Mr Ibashi [outré] : Rien que ça !
- Antoine : Mais ce n’était qu’un léger contretemps à côté de ce qui allait suivre. Un brouhaha phénoménal a commencé à s’élever de l’autre bout du quai. Interloqué, j’ai tourné la tête pour m’apercevoir avec horreur que deux énormes groupes de scouts, petits et grands, arrivaient sur le quai et allaient de toute évidence prendre le même train que moi.
- Mr Ibashi : Je suppose que ça a dû être la folie quand le train est arrivé ?
Antoine : Un véritable champ de bataille ! Tout le monde s’est rué sur les portes pour pouvoir entrer et s’accaparer les rares places de ces deux seuls wagons. Par chance, j’ai réussi à obtenir une place, ce qui ne fut pas le cas pour des dizaines de scouts qui ont dû rester debout dans l’allée. [pleurant] C’était horrible ! Il y avait des scouts partout !
- Mr Ibashi [pâlissant] : Et comment vous en êtes-vous sorti en fin de compte?
- Antoine : Le train est finalement arrivé à Couvin avec près d’une heure de retard et, quand j’en suis sorti, j’étais livide, pâle comme la mort. J’ai dû consulter un psychiatre pour me redonner le goût de vivre après ce sombre épisode de ma vie ! J’en fais encore des cauchemars chaque nuit.
- Mr Ibashi [s’asseyant et suffoquant sous le choc] : Mais c’est absolument terrible ! Et ce genre d’aléa arrive souvent, me dites-vous ?
- Estelle : Quand même oui … Enfin, l’on s’y habitue, que voulez-vous …
- Mr Ibashi [inquiet] : Et vous pensez qu’une telle chose risque de nous arriver ce soir ?
- Antoine : Ce n’est pas impossible. Tenez d’ailleurs, le retard est passé de 24 à 56 minutes !
- Estelle [blasée] : Génial, je vais encore rentrer chez moi à une heure pas possible … Voyez-vous Monsieur … Monsieur ? Tout va bien ?
- Mr Ibashi [portant sa main à son cœur] : tout ce que vous me racontez là est absolument effroyable !
- Antoine : Oh non ... c’est pas vrai … le train est supprimé !
Et ce pauvre Monsieur Ibashi ne supporta pas ce dernier choc, qui lui fut fatal. Paix à son âme.
Tout ceci n'est évidemment qu'un minuscule résumé de tout ce qui nous arrive dans les trains en Belgique, donc pour plus de péripéties ferroviaires, n’hésitez pas à liker la page facebook " La SNCB et moi " :3
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